La clôture à Wall Street
| Wall Street rechute, les craintes de récession l'emportent |
Wall Street a chuté de près de 8% mercredi, les investisseurs craignant que les centaines de milliards de dollars déboursés par le Trésor pour refaire fonctionner le système financier ne soient pas en mesure d'éviter une récession de l'économie américaine. L'euphorie née après l'annonce de plans de soutien massifs au secteur bancaire aux Etats-Unis et dans la plupart des pays européens - qui s'était traduit lundi par une envolée de plus de 11% du Dow Jones - aura donc été de courte durée. L'indice phare de la place financière américaine a terminé en baisse de 7,87%, soit 733,08 points, à 8.577,91 points. Il s'agit là de sa plus lourde perte en pourcentage sur une seule séance depuis le krach d'octobre 1987. Le S&P 500, plus large, a chuté de 9,03% - également la plus mauvaise perte quotidienne depuis octobre 1987 - soit 90,17 points, à 907,84 points. Le Nasdaq Composite a de son côté plongé de 8,47% (150,68 points) à 1.628,33 points. La perspective d'une récession a saisi les intervenants dès l'ouverture à la suite de la publication, une heure avant les premières transactions, d'indicateurs macro-économiques pires que prévu. Les ventes au détail ont ainsi baissé de 1,2% aux Etats-Unis en septembre, leur plus fort recul depuis plus de trois ans et l'activité industrielle dans l'État de New York est tombé à son plus bas niveau depuis la mise en place de l'indice dit "Empire State", en juillet 2001. Le président de la Réserve fédérale a amplifié la baisse de Wall Street en disant que la crise des marchés du crédit représentait une "menace importante" pour l'économie américaine et en soulignant que, malgré les centaines de milliards de dollars injectés dans le système, il faudrait du temps pour retrouver un fonctionnement normal des marchés du crédit. La publication du "Livre beige", le rapport de la Réserve fédérale, régulièrement mis à jour, sur l'état de l'économie américaine, où il est souligné que la conjoncture s'était encore détériorée en septembre, a été le coup de grâce. CHUTE DES POIDS LOURDS DE L'INDUSTRIE L'action Caterpillar, géant industriel spécialisé dans les équipements de construction et d'exploitation minière, a plongé de 11,43% à 42,06 dollars. Celle d'ExxonMobil, première compagnie pétrolière mondiale, a chuté de 13,95% à 62,35 dollars, affecté par le recul de plus de 6% des cours du pétrole, tombés à un plus bas de 13 mois. "Toutes les entreprises sensibles à la conjoncture ont été frappées de plein fouet. Les gens s'inquiètent de savoir à quel point la crise du crédit affecte déjà l'économie réelle", a souligné Scott Vergin, gérant de portefeuille chez Thrivent Financial. Le secteur financier a une nouvelle fois souffert après qu'un analyste réputé de chez Oppenheimer a dit que le plan de recapitalisation de 250 milliards de dollars des banques n'était "pas la panacée". L'indice sectoriel a ainsi baissé de 9,1%. Seul Coca-Cola a résisté à la tempête, affichant une hausse - la seule de l'indice Dow Jones - de 1,1% à 44,21 dollars après avoir fait état de résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Sur le New York Stock Exchange, le rapport entre actions en baisse et actions en hausse a été de 9 pour une, un ratio qui s'est établi à huit pour une sur le Nasdaq. |