La clôture à Wall Street

LA CLÔTURE DE WALL STREET

Le Dow Jones et le S&P-500 sont parvenu à clôturer sans grand changement une séance heurtée lundi, durant laquelle les financières ont subi une fois de plus les craintes que la crise du crédit immobilier ne produise de nouvelles calamités.

Ces craintes l'ont emporté dans l'après-midi sur la bonne tenue des valeurs de l'énergie et des mines, dopées par un pétrole qui atteint de nouveaux records et des matières premières qui s'envolent pareillement, avant que les deux indices ne viennent combler leurs pertes dans les dernières minutes de la séance.

Le Nasdaq en revanche est resté dans le rouge mais il a réduit de moitié des pertes qui dépassaient 1% dans l'après-midi également.

L'indice Dow Jones perd 7,49 points (0,06%) à 12.258,90, tandis que le S&P-500 gagne 0,71 point (0,05%) à 1.331,34. Le Nasdaq Composite cède 12,88 points (0,57%) à 2.258,60.

Banc of America Securities a réduit à la fois ses objectifs de cours et ses projections de résultats du premier trimestre pour les quatre grandes banques d'investissement américaines, évoquant précisément la déprime dont souffrent les Bourses.

De surcroît, le prêteur hypothécaire Thornburg Mortgage a fait savoir qu'il n'avait pu faire face à une brusque hausse des appels de marge et les boursiers ont craint immédiatement un dépôt de bilan. L'action est partie en vrille et perd 51,46% à 4,32 dollars.

"Je crois qu'on ne sait pas très bien où on en est quant aux conséquences du subprime", dit Eric Kuby (NorthStar Investment Management). "Les pertes ne cessent de croître".

Les financières ont aussi pâti de l'annonce faite lundi par Countrywide Financial, numéro un américain des prêts immobiliers, suivant laquelle il pourrait enregistrer de nouvelles pertes sur créances. Countrywide cède 2,22% à 6,17 dollars.

Citigroup cède 2,61% et Bank of America 1,41%, les deux grosses bancaires ayant nettement pesé sur l'indice S&P-500. Aux banques d'investissement, Goldman Sachs perd 2,68% et JPMorgan Chase 2,04%.

La baisse moins forte que prévu de l'indice industriel ISM a apporté un élément de soutien au marché pendant une bonne partie de la séance, lorsque les indices boursiers étaient assez indécis avant de s'orienter plus franchement à la baisse

Cet indice ISM est ressorti à 48,3 en février, son plus bas depuis avril 2003 et sous la barre des 50 qui traduit une contraction de l'activité, contre 50,7 en janvier. L'indice était attendu à 48,0.

Les dépenses de construction, une autre statistique de la journée, ont baissé de 1,7% en janvier après un recul de 1,3% en décembre, alors que le consensus ne donnait qu'une baisse de 0,7%.

Aux pétrolières, Exxon Mobil, profitant du nouveau record du brut léger américain de 103,95 dollars le baril, gagne 0,85%.

Aux industrielles, Boeing cède 2,56% à 80,67 dollars, le gros contrat des tankers pour l'US Air Force ayant été attribué à son concurrent Northrop Grumman, allié à EADS. Le titre Northrop gagne lui plus de 5%.

Ford perd 5,36% après l'annonce d'une baisse de près de 7% de ses ventes en février aux Etats-Unis. Le constructeur automobile a également annoncé la suppression de quelque 2.500 emplois.

General Motors, qui a annoncé lui une baisse de 16% de ses ventes ce même mois, laisse seulement 0,34%.

Qualcomm recule de 3,0% à 41,12 dollars et a sensiblement pesé sur le Nasdaq. après avoir perdu un deuxième procès contre Nokia concernant des brevets sur des portables GSM, que le géant finlandais aurait enfreint selon lui.