La clôture de Wall Street
Déçue par la Fed, Wall Street termine en repli
NEW YORK (Reuters) - Les marchés boursiers américains ont clôturé en repli mardi, la Réserve fédérale ayant laissé entendre que sa 15e hausse d'affilée du taux des Fed funds ne serait peut-être pas la dernière. Les trois principaux indices se sont retournés en baisse après la décision de la Fed. Le Dow Jones a cédé 95,57 points, soit 0,85%, à 11.154,54 et le Standard & Poors'-500, plus large, a perdu 8,38 points (0,64%) à 1.293,23. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 11,12 points (0,48%) à 2.304,46. Comme les marchés s'y attendaient, le comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a voté à l'unanimité une nouvelle hausse d'un quart de point du taux des fonds fédéraux, qui revient à 4,75%, son plus haut niveau depuis avril 2001. Dans son communiqué de politique monétaire, la Fed réaffirme qu'une poursuite du resserrement monétaire pourrait être nécessaire ("may be needed") ce qui semble conforter l'anticipation des marchés, qui attendent le taux des Fed funds à 5% dans les prochains mois. "Le communiqué augmente la probabilité d'une nouvelle hausse de taux. Avant je situais cette possibilité à 25%, maintenant c'est monté à 65-70%. Ce n'est certainement pas bon pour le marché obligataire", constate Robert McIntosh, chef économiste chez Eaton Vance Management à Boston. "Pour les actions, ça l'est encore moins car cela accroît les incertitudes et la probabilité d'une nouvelle hausse de taux qui ferait ralentir la machine économique". Les bancaires, sensibles aux perspectives sur les taux, figurent parmi les plus fortes baisses du S&P: Bank of America a perdu 1,62%, JPMorgan Chase 1,31% et Wells Fargo 1,34%. De même, l'assureur American International Group a cédé 1,67%. Confirmant la bonne santé de l'économie américaine, l'indice de confiance des ménages du Conference Board, publié mardi, a atteint en mars son plus haut niveau en près de quatre ans à 107,2 contre 102,7 en février. Dans l'ensemble, Wall Street est bien partie pour réaliser son meilleur premier trimestre depuis l'éclatement de la bulle internet - depuis 1999 pour le Dow et le S&P 500 et depuis 2000 pour le Nasdaq. Sur les dix principaux compartiments du S&P, seul celui de l'énergie est resté dans le vert après la décision de la Fed. Les grands noms de l'énergie ont profité du bond du baril de brut au-dessus de 65 dollars à New York - son meilleur niveau depuis sept semaines - terminant en hausse de 3% à 66,07 dollars, au plus haut depuis le 1er février. Le marché du pétrole a réagi aux tensions au Nigeria et aux risques de perturbations des approvisionnements en Iran et en Irak. ConocoPhillips s'est adjugé 1,03%, mais Exxon Mobil a perdu 0,55%. Eli Lilly a abandonné 3,9% à 56,38 dollars après deux abaissements de recommandation sur le titre. L'un des deux courtiers estime que l'activité du laboratoire pâtit du ralentissement de la croissance de quatre grands traitements. General Motors a cédé 0,78% à 22,75 dollars, effaçant les gains engrangés lorsqu'il a annoncé qu'il commencerait à licencier dans la journée plusieurs centaines de "cols blancs". Après avoir publié un bénéfice supérieur aux attentes au quatrième trimestre, le joaillier Tiffany s'est octroyé 1,12% à 38,94 dollars. |