La clôture à Wall Street
LA CLÔTURE DE WALL STREET |
par Ellis Mnyandu
NEW YORK (Reuters) - Wall Street a terminé en légère baisse mercredi, une information sur d'éventuelles difficultés à venir pour les rehausseurs de crédit ayant brutalement interrompu la hausse amorcée après la nouvelle détente monétaire de la Fed.
L'indice Dow Jones des trente principales valeurs a finalement clôturé en baisse de 37,47 points, soit 0,3%, à 12.442,83, l'indice élargi Standard & Poor's 500 a perdu 6,49 points (0,48%) à 1.355,81 et le composite du marché Nasdaq, à forte composante technologique, a reculé de 9,06 points (0,38%) à 2.349 points.
Wall Street semblait pourtant bien partie pour afficher une troisième séance consécutive de hausse, les investisseurs ayant salué la décision de la banque centrale américaine de réduire de nouveau fortement ses taux directeurs, de 50 points de base, afin de soutenir l'économie.
Le principal taux de la banque se retrouve à 3%, son plus bas niveau depuis juin 2005. En moins de deux semaines, il a été réduit en tout de 1,25 point de pourcentage, du jamais vu dans l'histoire contemporaine de la Fed.
Rassurés par ce nouveau coup de pouce et soutenus par l'espoir d'une détente supplémentaire, dès le mois de mars, au vu des commentaires de la banque sur la croissance, les marchés actions avaient dans un premier temps accentué leurs gains, le Dow prenant un temps plus de 1%, ou 200 points.
S'ils ont réduit leur avance en fin de séance, les grands industriels avaient eux aussi salué l'annonce d'une baisse du loyer de l'argent pour contrer le risque de récession. Le géant de l'aéronautique Boeing a en revanche conservé un gain de 2,42% à 82,92 dollars, soutenu dans son cas également par l'annonce d'un bénéfice trimestriel en hausse plus forte que prévu.
RETOUR DES CRAINTES POUR LE SECTEUR FINANCIER
Le bond de Wall Street a finalement fait long feu dans les tout derniers échanges, en réaction à une information de la chaîne de télévision CNBC selon laquelle les grandes agences de notation pourraient abaisser la note crédit d'AMBAC Financial et MBIA, deux géants américains du rehaussement de crédit.
Si ceux-ci venaient à perdre leur note "AAA", la meilleure du classement, leur activité pourrait se trouver confronter à de sérieuses difficultés, avec à la clé un nouveau risque de tarissement des liquidités sur l'ensemble des marchés de crédit.
AMBAC a chuté de 17,01% à 10,73 dollars et MBIA a dévissé de 12,64% à 13,96 dollars, entraînant dans leur sillage l'ensemble des valeurs financières.
"Dès que (le reporter de CNBC) a commencé à parler, on a commencé à vendre. Dès que cette information a circulé, les valeurs ont chuté immédiatement", résume Joe Saluzzi de Themis Trading.
L'agence Fitch Ratings a annoncé pour sa part avoir abaissé de deux crans sa note de solidité financière du rehausseur de crédit FGIC au motif que la base de capital est insuffisante pour justifier un triple A, une annonce venue elle aussi alimenter les craintes des intervenants.
Du coup, les valeurs financières qui avaient beaucoup monté la veille dans l'espoir d'une baisse des taux de la Fed se retrouvent dans le rouge le jour-même de la confirmation de la nouvelle détente monétaire.
L'assureur AIG a par exemple perdu 4,16% à 54,37 dollars, et la banque Wachovia a lâché 2,8% à 36,84.